Les réflexions concernant les réformes de la zone euro ont été engagées. La zone euro et les institutions doivent être remaniées mais si les idées d’Emmanuel Macron semblent être partagées, Jean-Claude Juncker ne prévoit pas les mêmes solutions. Malgré le travail du Président français et de la chancelière allemande, il semblerait que le président de la Commission européenne souhaite suivre d’autres voies.
Emmanuel Macron, le grand réformateur
La position du Président de la République française est de réformer en profondeur le système européen qui n’est pas capable de faire face aux différentes crises. Soutenu par Angela Merkel, il souhaite engager des changements en profondeur dès 2018. Dans la même lignée que son travail effectué en France, il lui semble indispensable de revoir le système dans son ensemble.
De son côté, Jean-Claude Juncker voit les réformes de la zone euro d’une toute autre façon. Plus mesuré, il cherche à trouver des formules qui peuvent fonctionner à long terme. Premier ministre du Luxembourg puis par la suite président de l’Eurogroupe, il connaît le dossier de près. Convaincu que tout changer n’est pas la solution, il semblerait que de nouvelles pistes soient explorées lors des réunions entre les pays de l’Union européenne.
Un budget spécifique à la zone euro rejeté
Parmi les propositions de réformes de la zone euro d’Emmanuel Macron, la mise en place d’un budget spécifique pour la zone euro pourrait éviter des crises à répétitions. Pour Jean-Claude Juncker, ce budget n’est pas une bonne idée puisque le rôle de la Commission européenne est d’unir des peuples. Réserver un budget à un petit groupe de pays serait comme développer des inégalités qui ne feront que fragiliser l’Europe. Les indices boursiers européens risqueraient également de chuter de façon dangereuse avec ce type de mesure.
Un ministre des Finances est par contre prévu pour pouvoir trouver des solutions pour l’ensemble des membres de l’Union européenne. Le commissaire aux Activités Économiques pourrait se voir chargé de ce dossier délicat et chercher à relancer la croissance économique. Jean-Claude Juncker rejette également l’idée d’un parlement de l’euro puisque le parlement européen n’a pas besoin d’une instance supplémentaire pour pouvoir gérer ses affaires. Avec une vision plus large, le directeur de la Commission européenne s’écarte donc bien souvent des idées du duo Macron-Merkel.
La naissance d’un Président de l’Europe
Proposition phare de Jean-Claude Juncker, ce président aurait la charge de démocratiser et redynamiser l’Union européenne. Ce président serait élu au suffrage universel par l’ensemble des citoyens des pays qui font partie de l’Union européenne. Son statut serait également important car il serait amené à remplacer à la fois le directeur de la Commission européenne, à savoir Jean-Claude Juncker, mais aussi le Président du Conseil européen qui est actuellement Donald Tusk.
Cette décision paraît à l’encontre des intérêts d’Emmanuel Macron et des autres chefs d’Etats européens. Cela signifierait qu’une autorité supérieure à la leur pourrait les obliger à se plier à certaines règles. Ces idées de réforme de la zone euro pourrait bouleverser les rapports de force et les pays qui ont l’habitude de prendre les décisions en Europe pourraient donc voir leur rôle moins important. L’uniformisation semble donc être la voie choisie par Jean-Claude Juncker. Cette décision pourrait ne pas plaire à de nombreux pays et il faudra donc attendre son adoption.