L’équilibrage du plan de financement est le moyen unique de vérification de la cohérence financière des objectifs poursuivis et des moyens de mis en œuvre.
Il existe une infinité de solutions à l’équilibrage du plan de financement. Celles qui sont les mieux adaptées sont celles qui fournissent le meilleur arbitrage entre les objectifs de l’entreprise et les contraintes qui pèsent sur elle (capacité d’endettement, niveau d’endettement global, capacité de remboursement, etc.)
Un plan n’est pas fait que de prévisions
Le plan de financement a un caractère volontariste dans l’expression des objectifs de l’entreprise. Quels objectifs fixer, compte tenu, d’une part, de la situation actuelle de l’entreprise et de son environnement et, d’autre part, des prévisions d’évolution projetée d’aujourd’hui ?
Ces objectifs étant déterminés, il en découle un plan qui intéresse toutes les fonctions de l’entreprise : commerciale, production, administration, etc.
Le plan de financement permet à la fois d’évaluer la cohérence financière de l’ensemble de l’entreprise et de négocier les moyens.
Utilité du plan de financement initial
Une fois le plan initial établi, l’intérêt résulte dans le suivi, l’analyse des écarts et l’actualisation du programme. Lorsque survient brutalement une modification des données (phénomène économique ou autres), l’existence d’un plan permet d’analyser les effets par rapport à ce plan et de mettre en œuvre une réponse en la corrigeant.
L’analyse est beaucoup plus facile par référence à un plan cohérent. En l’absence de ce plan, il ne reste plus que l’improvisation ex-nihilo d’une réponse dont l’élaboration et la mesure seront bien délicates.
Le plan de financement initial est aussi un instrument de négociation permettant l’obtention des moyens financiers nécessaires. Il n’est pas possible d’accéder aux crédits et aux aides sans le présenter avec les comptes prévisionnels de l’entreprise.
Le principe de la version classique : approche par le fonds de roulement
Dans cette version, le plan n’intègre que les éléments stables du haut du bilan, c’est-à-dire la partie haute du bilan éclaté et dont le solde est le fonds de roulement.
D’ailleurs, le concept de fonds de roulement permet de scinder le problème étudié. Les deux morceaux de ce bilan éclaté sont le BFE et la trésorerie. Or, une fois estimé le BFE, une fois choisi le niveau de risque de trésorerie, le fonds de roulement nécessaire se trouve déterminé.
Ce fonds de roulement mesure donc l’analyse de toute la partie basse du bilan. Ainsi la façon d’approcher la notion de fonds de roulement diffère selon l’angle étudié : le futur. Pour l’analyste, le fonds de roulement se constate.
Il se calcule par le haut et se compare aux éléments du bas du bilan : BFE et la trésorerie. Tandis que pour le décideur, le fonds de roulement se choisit. Il se calcule par le bas qu’il résume, BFE prévu et trésorerie choisie, et s’ajoute aux éléments du haut du bilan pour l’élaboration du plan.
Concrètement, le plan de financement classique n’intègre que les emplois et les ressources stables. Ses soldes positifs représentent un excédent de ressources stables sur les emplois, donc un supplément du fonds de roulement.
Dans le cas des soldes négatifs, une insuffisance de ressources stables aurait l’effet symétrique. Ce plan de financement va montrer l’évolution des quatre postes : Capitaux propres, Dette à long et moyen terme (DLMT), immobilisations et fonds de roulement nécessaire qui résulte le calcul du BFE, le choix du risque de trésorerie et la détermination du fonds de roulement nécessaire.
Le plan est conçu en dynamique, en flux financiers d’emplois et des ressources. Elément de synthèse, outil de négociation, le plan de financement est l’indispensable expression d’une politique financière.