Si l’autocar fut longtemps délaissé au profit des autres moyens de transport, il séduit de nouveau depuis la libéralisation du secteur, notamment dans les pays européens dont la France et l’Allemagne. Une initiative gratifiée par le ministre de l’Economie en août 2015. En outre, on remarque une forte croissance de son usage en l’espace de quelques mois seulement.
Quand on parle d’autocar, on se réfère souvent à ce grand bus réservé aux excursions pour troisième ou encore aux immigrés qui se rendent à leurs villages mal desservis par les transports publics. Cette perception a pourtant révolu si on prend comme référence les données de l’Autorité française de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer). D’après cette dernière, 770 000 passagers ont emprunté le car d’août à décembre 2015, en passant de 1,08 million de janvier à mars. Des statistiques croissantes qui justifient l’engouement des voyageurs français pour l’autocar suite à la libéralisation du secteur l’année dernière. En totalité, 3 millions de voyageurs ont eu recours à ce moyen de transport en dix mois, alors qu’ils n’étaient que 110 000 sur l’intégralité de l’année 2014.
La fréquentation des autocars en Allemagne et en Suisse
Dans le territoire germanique, les autocars avaient embarqué 3 millions de passagers en 2012, puis, ils en ont conquis 20 millions en 2015. L’autocar ne rencontre pourtant pas le même succès en Suisse, à l’exception des cars postaux qui sont fortement sollicités. Par conséquent, peu de Suisses le prennent en compte quand ils envisagent une sortie ou pour traverser le pays ou encore pour rejoindre les bords de mer. En fait, l’autocar occupe une place très modeste dans le domaine des transports en Suisse même si sa fréquentation a augmenté de 30 % au cours des 15 dernières années.
Moins emprunté que le TGV et le Blablacar
Bien que les chiffres révèlent une redynamisation du secteur en France, il reste tout de même bien loin derrière le TGV. Il faut tout de même reconnaître que le train à grande vitesse est beaucoup plus rapide pour se rendre d’un endroit à un autre, ce qui explique davantage le grand intérêt des voyageurs français pour ce moyen de locomotion. Le site de covoiturage Blablacar n’est pas en reste. Selon les chiffres, le TGV et le Blablacar ont transporté respectivement 50 et 7 millions de voyageurs sur la même période tandis que l’autocar n’est même pas parvenu à atteindre sa vitesse de croisière. Or, l’Euro et les vacances d’été auraient pu doper ces chiffres.
Avec la redynamisation du secteur, quatre grands acteurs tentent de s’imposer sur le nouveau marché français, à savoir, les locaux Ouibus de SNCF et Isilines de Transdev, le Britannique Megabus et l’Allemand Flixbus. En tout cas, il ne devrait pas rester plus de trois opérateurs à terme. Afin de séduire les passagers et emporter des parts de marché, les compagnies s’adonnent à une guerre féroce des prix à travers la France. Pour sa part, Ouibus, la filiale du groupe SNCF propose le trajet Paris Clermond-Ferrand et Paris-Lille à 5 euros. Selon l’Arafer, le prix moyen d’un parcours de 100km est tarifé vers les 3 euros fin 2015. Cependant, ces prix cassés ne vont pas perdurer, car la plupart des compagnies perdent de l’argent actuellement.
Etant donné que Genève est desservi par deux de ces nouveaux acteurs du marché, les tarifs sont très attractifs. Il se trouve qu’Ouibus ne peut que rallier Paris et Milan pour l’heure. De ce fait, un Genève-Milan coûtait uniquement 25 euros samedi dernier pour un départ à 7h45 et une arrivée à 12h15. Incontestablement, des billets bons marchés alors que le même trajet s’est établi à 62 francs le même jour avec le demi-tarif. Etant un véhicule à moteur, il est avéré que l’autocar est bien plus polluant que le train sur le plan écologique.