La récente publication d’un rapport par la Banque Mondiale met en lumière l’importance stratégique du Middle Corridor pour le commerce international. Mais pourquoi cette institution internationale accorde-t-elle autant d’attention à cette voie de transit des échanges eurasiatiques ?
Le 17 avril, un rapport de la Banque Mondiale identifiait dix mesures cruciales pour résoudre les goulets d’étranglement du « Trans-Caspian International Transport Route », appelé communément « Middle Corridor ». Autant de solutions techniques et concrètes qui pour augmenter la capacité de la route et réduire ses temps de transit.
Parmi ces mesures proposées par la Banque Mondiale, on trouve notamment la construction de routes supplémentaires pour contourner les points de congestion, l’amélioration de certaines équipements portuaires et la modernisation des infrastructures ferroviaires à travers la région. Le Kazakhstan, pièce-maîtresse du projet, sera essentiel à la réussite de cette montée en puissance de cette nouvelle voie commerciale.
Mais pourquoi la « World Bank » s’intéresse de si près à cette route commerciale entre Europe et Asie ? Pour une raison simple : selon ses estimations, le développement de cette voie de transit pourrait tripler les volumes de commerce d’ici 2030, passant de 3,5 millions de tonnes en 2021 à 11 millions de tonnes en 2030. Mieux encore : selon ce rapport de la Banque Mondiale, en reliant les marchés chinois et européens via l’Asie centrale et le Caucase, cette voie de transit pourrait réduire de moitié les temps de transport et multiplier par trois les volumes de commerce entre les deux continents, atteignant ainsi les 11 millions de tonnes.
Le rôle central du Kazakhstan
Enfin, outre l’aspect économique, la Banque Mondiale considère également le Middle Corridor comme un vecteur de stabilité politique et de coopération régionale : en renforçant les liens commerciaux entre les pays d’Asie centrale et du Caucase, cette voie de transit pourrait favoriser la collaboration transfrontalière et contribuer à atténuer les tensions géopolitiques dans la région.
Mais si le Kazakhstan est la clef de voute du développement du « Middle Corridor », l’Union Européenne pourrait bien être son principal bénéficiaire. En effet, en réduisant la dépendance vis-à-vis de la Russie pour le transport de marchandises entre l’Europe et la Chine, le Middle Corridor offre à l’UE une alternative plus sûre et plus efficace pour le commerce international. De plus, en renforçant les liens avec les pays d’Asie centrale et du Caucase, l’UE peut étendre son influence géoéconomique dans la région, tout en contribuant au développement économique et à la stabilité politique des pays partenaires.
Un axe « Pékin, Astana, Bruxelles » qui pourrait soutenir le commerce – et par ricochet, la stabilité politique – de toute la zone eurasiatique.