Tout d’abord, Il est indispensable de constater la complexité du problème des stocks. Cette complexité tient à différents éléments.
La fonction « gestion des stocks » consiste à assurer à tout moment et aux meilleures conditions la conservation et la mise à disposition de l’utilisateur des matières ou marchandises.
La diversité du stock
Les stocks sont divers. Ils peuvent être classés selon la nature des articles : matière première, en cours, outillage, produit fini, etc. ; selon leur fonction : pour un article donné, il existe différentes sortes de stocks, à l’extrême autant que de pièces constitutives de l’article ; et selon la durée d’existence du stock : les stocks permanents sont réapprovisionnés régulièrement ; à l’inverse les stocks temporaires ne sont jamais réapprovisionnés, leur vente étant limitée.
L’approche des stocks est différente selon le secteur d’activité
L’entreprise commerciale doit assurer la disponibilité des produits sur les lieux de vente. Le niveau de ses stocks est essentiellement fonction des objectifs poursuivis, de l’élasticité de la demande, de la part de marché souhaitée, de l’existence de variations saisonnières et de la politique de prix des fournisseurs.
L’entreprise industrielle, de son côté, connaît ces problèmes pour les produits finis. Mais d’autres problèmes s’y rajoutent : des problèmes dus à la gestion d’un stock de matières premières ou d’encours ou encore des problèmes liés au fonctionnement de l’entreprise (travail continu, travail à la commande, etc.).
Le stock est le lieu de rencontre d’intérêts divergents
L’entreprise commerciale souhaite un stock important pour assurer un excellent taux de service à ses clients. L’entreprise industrielle, quant à elle, voit dans l’importance du stock le moyen d’éviter des ruptures de production. Tandis que le financier cherche à minimiser un poste source de coûts importants et dévoreur de trésorerie.
Le Chef d’entreprise doit comparer le coût d’une rupture de stock et le coût de détention d’un stock supplémentaire. Il doit estimer l’espérance mathématique du coût de la rupture par rapport au coût de stockage.
Bien que difficile, cela est possible en pondérant le coût de l’événement par la probabilité de survenance, et en évaluant précisément les différents coûts liés aux stocks.
Le cout généré par le stock
Ces coûts sont déterminés sur la base de la comptabilité générale et/ou analytique. Leur listage permet au Chef d’entreprise un chiffrage exhaustif. Le coût d’achat des matières premières est réalisé compte tenu des déchets.
Les coûts de transformation (main-d’œuvre, énergie, etc.) correspondent aux charges décaissées qui concourent directement aux quantités produites. Les coûts de stockage sont au nombre de trois : lancement des commandes, possession des stocks et reprise des stocks.
Le coût de lancement des commandes est constitué de divers éléments, notamment le coût de confection de la commande, les frais de transport et de manutention, les frais de comptabilisation, de contrôle qualité et de contrôle des inventaires, les frais induits par le paiement des factures.
Le coût de possession des stocks comprend trois éléments : les frais entraînés par les installations de stockage : acquisition, amortissement, frais d’entretien et de gestion, assurance, etc. ; le coût des capitaux immobilisés en stocks, valorisation qui se fait en prenant comme référence le coût du capital de l’entreprise ; et le coût de détérioration physique et économique du stock.
Le coût de rupture des stocks est le coût généré par la non-livraison à un client de sa commande. Il équivaut aux pertes futures de marge résultant du mécontentement du client non servi.
C’est l’existence d’un certain taux de service qui détermine le stock de sécurité, stock minimum que l’entreprise s’impose de constamment posséder. Plus ce stock de sécurité est important, meilleur est le service.
Marginalement le coût d’une augmentation de la qualité de service correspond au coût de détention d’un stock de sécurité supplémentaire. L’arbitrage fait par le Chef d’entreprise se résume par : accepter des ruptures de stocks et leurs coûts ou supporter le coût de détention d’un stock supplémentaire.
Vis-à-vis de ces différents coûts, le financier a une double tâche : mise en évidence des différents éléments constitutifs et calcul des charges induites par le stockage. C’est ainsi qu’il peut minimiser la valeur du BFE, minimiser ces coûts correspondant à une optimisation de la gestion des stocks, et améliorer la rentabilité de l’entreprise en réduisant les charges afférentes au stockage. Pour atteindre ces objectifs, il doit se pencher sur la valeur du stock et mettre en place des outils de base performante.