Si pendant quelques années les Français se sont énormément interrogés quant à l’opportunité d’adhérer à une mutuelle, ils sont désormais convaincus pour la plupart. En effet, les réseaux mutualistes constatent un afflux massif de nouveaux adhérents depuis quelques mois si bien que celui-ci semble corrélé à la dégradation accélérée de l’Assurance Maladie.
Au cours de l’année 2011, les pouvoirs publics se sont vus dans l’obligation de diminuer encore davantage les remboursements accordés par l’Assurance Maladie. Il s’agit d’une situation qui est devenue tellement prégnante pour l’ensemble des assurés sociaux y compris ceux qui s’engagent modérément dans tel ou tel parcours de soins que l’idée de se doter d’une couverture sociale complémentaire a envahi l’esprit de chacun d’entre eux.
Par ailleurs, il convient malheureusement de souligner que cette situation n’ira certainement pas en s’améliorant au cours des prochains mois dans la mesure où le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2012 prévoit une nouvelle dynamique d’abaissement des remboursements.
Dès lors, la question de l’intérêt de l’adhésion auprès d’une mutuelle se pose de moins en moins mais encore faut-il disposer des ressources financières suffisantes pour le faire. Si les organismes mutualistes constituent une solution complémentaire salutaire pour de nombreux assurés sociaux, il est fondamental de toujours garder à l’esprit que d’autres ne peuvent pas y prétendre sur le fondement de raisons exclusivement économiques.
Or, l’Aide à la Complémentaire Santé délivrée par l’Assurance Maladie est naturellement trop faiblement accessible en terme de champ d’application pour résoudre cette problématique grandissante.
Il s’agit effectivement d’une situation dans le cadre de laquelle nous assistons à une réelle rupture d’équité entre les différents assurés sociaux en fonction de la capacité ou non d’adhérer auprès d’un organisme mutualiste. Il en résulte un profond bouleversement de l’équilibre prétendument historique des Français face à l’accès aux soins car c’est bien cela que pose la question d’une protection sociale en déliquescence.
En soi, je ne suis pas contre adhérer à une mutuelle, je pense même que c’est très important en cas de pépin. En revanche, ce que je n’apprécie pas, c’est le fait que la mutuelle de la plupart des employeurs est obligatoire pour leurs salariés. J’aimerais avoir la liberté de choisir ou non si je veux une mutuelle, et si oui laquelle. A ce que je sache, on n’oblige à prendre la même banque que son employeur pour faciliter les transactions !