Le fonds en euros, qui assure liquidité et garantie du capital, constitue 80% des contrats d’assurance-vie, et représente 72% des sommes collectées en 2017. Il participe au succès de l’assurance-vie qui demeure le placement favori des Français avec près de 1.700 milliards d’encours, soit très loin devant le Livret A. Or, la baisse depuis des années du taux de rendement des fonds en euros présente une réelle menace pour le pouvoir d’achat des assurés face à la remontée de l’inflation. Découvrez les solutions pour pallier la baisse des taux de rendement du fonds en euros.
Qu’est-ce qu’un fonds en euros ?
Le fonds en euros est un fonds géré par une compagnie d’assurance au sein d’un contrat d’assurance-vie ou d’un contrat de capitalisation. Il a comme caractéristiques d’offrir de la liquidité, et surtout de garantir le capital. En réalité, l’assureur garantit au souscripteur qu’il retrouvera à l’issue de son contrat, son capital initial majoré :
– d’un taux minimum garanti (TMG) : Le législateur impose à l’assureur de distribuer au minimum 85% du rendement dégagé par le fonds. Ce taux est calculé annuellement, connu en début de période et garanti sur une durée minimum de 6 mois.
– et d’une participation aux bénéfices (PB) qui correspond à une partie des bénéfices techniques et financiers réalisés dans l’année (hors réserve de capitalisation). Elle dépend de la performance totale du fonds sur la période et de la part qui aura été mise de côté par l’assureur pour effectuer des réserves.
Le taux de rendement effectif d’un fonds en euros n’est connu qu’une fois la PB distribuée.
Ce qui est versé à l’assuré, c’est le taux de rendement net de l’année, une fois déduits les frais de gestion et les provisions que l’assureur met en réserve pour lisser le taux de rendement des années suivantes. Le taux de rendement net moyen servi aux assurés est attendu à 1,27% (après prélèvements sociaux) en 2017. Cette nouvelle baisse est inquiétante car le taux de rendement se rapproche dangereusement du taux d’inflation (1,2% selon l’Insee). En 2018, les professionnels prévoient un taux moyen de 1,20%, soit 0,99% après prélèvements sociaux, alors que l’inflation est annoncée à 1,40%. Si c’est le cas, le pouvoir d’achat de l’assuré ne sera plus protégé.
Pourquoi la baisse des taux de rendement des fonds en euros ?
Cette baisse de rendement des fonds en euros provient :
– d’abord des obligations qui constituent 80% des fonds en euros (le solde étant constitué à 10% d’immobilier et à 5% de trésorerie et actions). Au sein d’un marché obligataire qui pèse 100.000 Mds d’euros dans le monde, c’est surtout la diminution des rendements obligataires, et en particulier ceux des emprunts d’Etats qui posent problème. Un emprunt d’État ou une obligation d’État représente un titre de créance, en somme une dette, qu’émet un État sur les marchés financiers pour financer ses dépenses, le plus souvent le déficit public. Or, depuis une trentaines années, les taux d’intérêts des emprunts d’Etats ont fortement chuté. Par exemple, le taux d’intérêt des obligations de l’État français (OAT) à 10 ans a chuté de 17% (dans les années 80) à moins de 1% en 2018. Ce seul chiffre résume la difficulté des assureurs pour générer de la performance sur le marché obligataire.
– ensuite des contraintes réglementaires avec Solvency 2 qui, pour protéger davantage les épargnants, oblige les compagnies d’assurances à avoir toujours plus de fonds propres en fonction des risques pris au sein d’un fond en euros (jusqu’à 60% pour des obligations privées, 39% pour des actions européennes, 49% pour d’autres action, 25% pour de l’immobilier…). Nombre d’assureurs ont préféré acheter des obligations d’État des pays de l’OCDE (dont les taux d’intérêts baissent depuis 30 ans) qui ne nécessitent pas d’immobiliser des fonds propres.
Pour pallier la baisse des taux de rendement des fonds en euros, les professionnels innovent avec de nouvelles solutions et stratégies.
La stratégie de Sunny AM
C’est grâce à Solvency 2 que la société de gestion Sunny Asset Management a été créée en 2008 par Jacques Cadenat (ancien dirigeant du groupe Le Conservateur pendant 20 ans, ayant géré plus de 4 Mds d’euros d’actifs, le fonds en euros Arep et les Tontines) et Christophe Tapia (ancien dirigeant de Tocqueville Finance).
Dès le début, ils ont misé sur une stratégie d’assureur : le « portage obligataire ». Il consiste à acheter des obligations pour leur rendement, et à les conserver jusqu’à leur échéance. Ainsi, en allant jusqu’au remboursement de l’obligation, le portefeuille perçoit l’ensemble des coupons et récupère son capital (sauf défaut de l’émetteur). Avec le portage obligataire, non seulement la gestion est simple (une obligation, c’est un contrat avec une durée et un taux), mais en plus le résultat est connu à l’avance. Le principal risque du portage obligataire, c’est qu’en cas de hausse des taux d’intérêt, la valeur de l’obligation puisse baisser temporairement. Cette technique d’assureur propre aux fonds en euros, Sunny AM l’a mise en musique pour créer des fonds qui puissent être des relais aux fonds en euros. Son objectif est surtout de chercher à faire plus que les fonds en euros en acceptant une prise de risque contenue (une volatilité faible).
Le fonds Sunny Euro Strategic
Le fonds Sunny Euro Strategic*, créé en 2011, traduit parfaitement la performance de la stratégie de portage obligataire. Il surfe sur toute la classe d’actifs obligataires : des obligations à taux fixes, à taux variables, des obligations convertibles… Noté 4 étoiles Morningstar, ce fonds est parmi les mieux classés dans sa catégorie depuis 2012. Côté performances, Sunny Euro Strategic a rendu 2,71% par an sur 3 ans (au 31/12/2017), et 3,53% par an sur 5 ans. Et cela avec une volatilité contenue de 3,06% sur 3 ans.
Pour expliquer ces résultats, le fonds comporte à 80% du high yield (obligations à haut rendement), et à 20% maximum des obligations convertibles (obligations dotées d’un droit de conversion des obligations en actions). Sur le plan géographique, il est exposé à 88% en Europe (dont 34% en France), mais toutes les obligations sont libellées en euros, ce qui élimine tout risque de change.
Sur un horizon de placement recommandé de 2 ans, le fonds Sunny Euro Strategic est un fonds défensif adapté à :
– des clients privés qui cherchent une stratégie de relais à leur position sur les fonds en euros de moins en moins rémunérateurs,
– une clientèle d’entreprise pour le placement de leur trésorerie au-delà de 2 ans.
Le fonds Euro-Dynamiques
Un fonds “Euro-Dynamique” propose les mêmes garanties en assurance-vie qu’un fonds en euros classique, mais il peut offrir des rendements supérieurs car une partie est investie sur des supports par nature plus risqués : soit des actions, soit de l’immobilier. Sa performance est donc moins prévisible et plus dépendante des marchés. Il reste néanmoins sécurisé par une gestion dite en “coussin” qui permet à l’assureur (selon ses convictions) de répartir le capital entre deux poches, l’une sans risque et l’autre avec plus de risque.
Un fonds « Euro-Dynamique » permet de profiter du dynamisme à long terme des marchés financiers dans un cadre fiscal privilégié (celui de l’assurance-vie), tout en conservant une totale garantie de son capital.
Les autres solutions de diversification
Selon l’adage “il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier”, il est vivement recommandé de diversifier ses placements pour mutualiser ses risques.
La première option est d’aller progressivement vers les unités de compte (UC) d’un contrat multisupport (sicav, FCP, etc.). Un assuré peut ainsi arbitrer son fonds en euros en unités de compte à tout moment, sans que son antériorité fiscale ne soit remise en cause.
Parmi les UC, un peu d’immobilier peut être opportun notamment en visant les rendements de l’immobilier de bureaux.
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* Le fonds Sunny Euro Strategic est distribué principalement par des conseillers en gestion de patrimoine, et sur des plateformes comme Ageas, AEP, BNP Paribas Cardif, Axa Thema, Generali Patrimoine, Finaveo, AG2R La Mondiale, CD Partenaires, Sélection 1818, UAF Life Patrimoine, Vie Plus, Primonial, etc.