Elles sont peut-être la révolution qu’on n’attendait pas. Cela fait des années que les œuvres de science-fiction nous parlent d’un futur rempli de robots, où l’intelligence artificielle sera roi, ou alors d’un monde ultra-connecté où l’information sera disponible à tout le monde instantanément, quand ce n’était pas les voitures volantes, la téléportation, les voyages à travers le temps ou les extra-terrestres.
Mais rares avaient été les auteurs ou réalisateurs à avoir pensé à l’explosion des crypto-monnaies et des blockchains associées. Pourtant, déjà ou très prochainement, des applications de celles-ci ont de fortes chances de bouleverser le quotidien des individus comme des instances mondiales.
C’est une nouvelle qui a fait beaucoup parler en début d’année, l’annonce de la banque d’Angleterre qui travaillait à créer une crypto-monnaie indexée sur la livre, alors même qu’aucune de ces monnaies alternatives type BitCoin n’est pour l’instant reconnue par aucune banque ou gouvernement dans le monde. Mais voilà bien la preuve qu’il faudra compter avec elles dans le futur.
La première des applications pratiques de ce type de monnaie touche bien sûr à la dématérialisation de la monnaie et à la rapidité des échanges monétaires ainsi créés. Encore aujourd’hui, il faut parfois attendre plusieurs jours pour faire des transferts à l’étranger, et ceux-ci sont coûteux pour l’utilisateur puisque les services permettant ces échanges pompent environ 10% des sommes échangées, soit près de 40 milliards de dollars dépensés par an pour ces transactions.
Avec les crypto-monnaies et surtout la blockchain, les virements prennent 1 heure maximum mais bien souvent quelques secondes et ne coutent qu’une poignée de centimes. Il n’y a alors plus qu’à changer ses BitCoins ou autres en monnaies normales.
Mais la blockchain permettrait aussi d’automatiser de manière extrêmement efficace et transparente des systèmes encore plus proches de nos vies de tous les jours. Le site Etherisc a par exemple créé des assurances utilisant la blockchain, notamment pour les vols en avion car c’est le système le plus complet et sérieux. Ainsi, tout retard ou annulation de vol entraîne une indemnisation déclenchée automatiquement par la blockchain, sans avoir besoin de faire la moindre démarche du point de vue de l’utilisateur.
Cette annulation de démarches et d’intermédiaires pourraient se révéler très utiles dans d’autres secteurs comme ceux d’Uber et de Blablacar, où l’on doit payer un pourcentage au service mettant en contact les deux parties. La blockchain, en utilisant bien sûr des crypto-monnaies, les rendraient obsolètes.
Ce système pourrait aussi se révéler très intéressant pour les artistes, dans un monde où les informations seraient suffisamment partagées, ils pourraient toucher leurs droits d’auteur en fonction de leur contrat à chaque diffusion de leur œuvre sans avoir besoin de démarcher ou de négocier.
D’un point de vue loisir, un site de poker, Coin Poker, vient de créer sa propre crypto-monnaie, les Chips, à utiliser sur son site exclusivement, ce qui là-aussi permet d’éviter les pourcentages en euros ou en dollars pris par les compagnies habituelles sur chaque gain ou tournoi.
Certains spécialistes sont même allés plus loin en imaginant utiliser les systèmes de la blockchain pour des applications non commerciales. La blockchain étant complètement transparente, regroupant toutes les informations sur un sujet précis et étant accessibles par toutes, elle pourrait ainsi être très utile lors des processus électoraux pour comptabiliser les voix de manière automatisée et vérifiable.
Il est aussi possible d’imaginer une base de données regroupant tous les médicaments autorisés par l’OMS pour lutter contre le trafic des faux produits, tout en évitant la mainmise de telle ou telle compagnie sur cette liste puisque la blockchain est universelle.
Si nous ne sommes qu’au tout début des applications pratiques des crypto-monnaies et des blockchains dans notre monde, nul doute que le 21ème siècle ne sera pas le même une fois que celles-ci seront ancrées dans notre quotidien. Et ça, même H.G. Wells ne l’avait pas prédit.