La crise sanitaire a provoqué une chute des ressources des caisses de retraite. L’Agirc-Arrco, régime de retraites complémentaires du privé, a enregistré une perte considérable en 2020, et a dû puiser dans ses réserves financières pour continuer à verser les pensions. Sont-elles menacées à moyen ou long terme ?
Un choc considérable pour le régime de retraites complémentaires du privé
Après un résultat positif de 1 milliard d’euros en 2019, l’Agirc-Arrco, régime de retraites complémentaires du privé, a enregistré en 2020 un déficit de 4,8 milliards d’euros.
La crise sanitaire est directement responsable de ces mauvais résultats. Elle a en effet engendré un effondrement de la masse salariale, ce qui a entraîné une baisse considérable des cotisations prélevées sur le salaire des employés et le compte professionnel des entreprises, et a mécaniquement fait diminuer les ressources des caisses de retraite.
Les ressources de l’Agirc-Arrco ont diminué de 4,7 % en un an, notamment en raison du chômage partiel. En 2020, 8,8 millions de salariés se sont retrouvés au moins une fois au chômage partiel : si leurs droits à la retraite ont été maintenus, leurs cotisations n’ont en revanche pas pu être prélevées.
Les entreprises ont quant à elles bénéficié de reports ou d’exonérations de charges, ce qui a également contribué au déficit de l’Agirc-Arrco, qui a vu dans le même temps le total des pensions versées aux retraités augmenter de 2,8 %.
Faut-il s’inquiéter pour le versement des pensions ?
En 2020, l’Agirc-Arrco a versé un montant total de 85,4 milliards d’euros de pensions aux retraités, et a encaissé 79,4 milliards d’euros de cotisations.
Toutefois, le régime possédait 65 milliards d’euros de réserves financières, prévues pour faire face à des situations exceptionnelles. Les partenaires sociaux, qui pilotent les caisses de retraite complémentaire du privé, ont mis en place une règle qui consiste à disposer, sur 15 années glissantes, de 6 mois de réserves pour pouvoir continuer à verser les pensions.
L’Agirc-Arrco a donc puisé 4 milliards d’euros dans ces réserves, pour ne pas avoir à s’endetter. Les 61 milliards d’euros restants permettent ainsi d’envisager l’avenir de manière assez sereine, même si l’équilibre va devoir être de nouveau atteint progressivement. La vitesse de réduction du déficit dépendra de la capacité de rebond de l’économie française, et de l’évolution de la crise sanitaire.