La CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) s’inquiète des dérives potentielles de la publicité ciblée sur le respect de la vie privée pour de multiples raisons. Google a annoncé l’établissement de centres d’intérêt propres à chaque utilisateur, la publicité sera alors ciblée au plus près de l’internaute. La CNIL craint un profilage systématique des internautes à leur insu, et un risque de marchandisation des profils individuels entre les fournisseurs de contenus et les annonceurs.
Google, tout comme Yahoo ou Microsoft, a commencé par récolter des informations sur le cookie pour permettre aux utilisateurs de personnaliser leurs recherches, leur page de démarrage Google, etc. C’est ainsi que fonctionne le système de récolte de données sur les internautes, la constitution de portrait-robot à partir de mots-clés. Il y a un an, l’entreprise a commencé à regarder les mots tapés dans la barre de recherche pour imposer sur la page de résultats des publicités prenant en compte cette recherche.
Il en est de même pour son service de messagerie gratuit, Gmail, qui scanne les mails de ses utilisateurs, afin de leur adresser des messages publicitaires en fonction de leurs centres d’intérêt. Les sites de réseaux sociaux, notamment Facebook, utilisent les informations personnelles de ses membres (âge, sexe, activité professionnelle, centres d’intérêt, groupes sociaux, préférences politiques, sexuelles et religieuses, situation familiale, goûts musicaux, amis…) dans le but de cibler au maximum les membres du réseau répondant à des critères bien précis.
Cette nouvelle forme de publicité présente une véritable aubaine pour les annonceurs, qui pourront cibler précisément la diffusion de leurs campagnes via un formulaire où ils spécifient un ensemble de critères. De plus, l’outil Facebook Ads permet de retracer les différents comportements de la communauté envers la publicité, connaître son efficacité, ses effets, grâce à un système de préférences, de commentaires et au taux de clic. Le système de préférence est déterminé en fonction de l’interaction de l’utilisateur sur la publicité : il a la possibilité de confirmer qu’il aime la publicité en cliquant sur le bouton « Like » ou qu’il ne l’apprécie pas en la fermant.
Un système de commentaires facultatif apparaît alors après l’une de ses actions et propose au membre de justifier son choix. C’est pourquoi de plus en plus d’internautes sont méfiants envers la publicité ciblée. Une étude réalisée par le cabinet d’études Market Audit, en avril 2009, révèle que 54% des français se disent méfiants envers l’emploi d’informations personnelles à des fins publicitaires. Mais deux internautes sur trois (69%) acceptent toutefois que des sites tels que Google, Facebook ou Yahoo recueillent des informations afin de cibler la publicité.
Selon une étude réalisée par Ipsos pour l’agence Australie en 2007, les Français jugent la publicité peu digne d’intérêt, envahissante (79%), banale (65%) et agressive (58%). 32% affirment d’ailleurs qu’ils ne font pas du tout attention aux différentes formes de réclame. Les internautes confirmés sont davantage publiphobes (35%) que les non internautes (26%), plus exigeants envers les spots télévisés et plus critiques sur la publicité en général, mais surtout sur celle en ligne (58% la jugent digne de 0 à 3 sur une échelle de 10).
Alors qu’ils ont une envie de consommer supérieure à la moyenne, ils y trouvent la publicité ennuyeuse, même pour ceux qui sont intéressés par la publicité en général. Dans le classement des meilleurs formats publicitaires en ligne, ce sont les spots diffusés sur les sites communautaires, tels que YouTube ou Dailymotion qui arrivent en tête. Suivent les sites événementiels de marques, les jeux gratuits pour se divertir et enfin les sites d’univers virtuels. À proscrire en revanche : les pop-up qui n’obtiennent que 0,6/10. Un pop-up est une fenêtre qui s’ouvre automatiquement dans le navigateur web. C’est la forme d’affichage de pub la plus agressive.