Les Français sont connus pour être de grands épargnants. Culturellement méfiants, ils mettent beaucoup d’argent de côté afin d’encaisser les imprévus qu’ils craignent. Cependant, depuis quelques années, l’épargne était en recul face aux investissements. Le premier semestre 2019 vient prouver que la tendance s’est inversée et que les Français sont plus inquiets que jamais.
Les Français profitent massivement des offres d’épargne
Sur toute la durée du mois de juin, ce n’est pas moins de 2,4 milliards d’euros qui sont venus s’ajouter sur les assurances-vie des Français. Au total, depuis le début de l’année 2019, cela représente 15 milliards d’euros, soit 25 % de plus que sur la première moitié de l’année 2018. Une augmentation impressionnante qui interroge.
Le Livret A et le Livret de Développement durable et solidaire ont également amassé 14 milliards d’euros pendant ces six premiers mois, contre un peu plus de dix milliards d’euros en 2018 sur la même période. Il faut dire que les offres ne manquent pas et qu’elles sont plutôt alléchantes. Il suffit de consulter un comparatif en épargne pour se rendre également compte du rôle que joue sans doute l’arrivée des banques en ligne dans cette tendance.
Les Français sont inquiets pour leur avenir
Au-delà de la facilité de l’épargne en France, de sa rentabilité et de son accessibilité, les raisons d’un tel comportement sont sans doute plus profondes. Alors que la réforme des retraites promet de rapprocher un peu plus le système social français des exemples anglo-saxons, les Français ont peur pour leur avenir.
Effectivement, ces systèmes ont participé à creuser d’importantes inégalités outre-Manche et outre-Atlantique. Un tel changement inquiète donc la population et la communication du gouvernement autour de cette décision prise à coup d’ordonnance sans le vote du Parlement ne fait rien pour la rassurer. En plus, il ne faut pas oublier que les fonds de pension américains ont été parmi les plus touchés lors de la crise de 2008 et qu’ils ont mis de nombreux retraités à la rue.
Une épargne comparable à celle d’avant la crise
Tout cela participe donc à inquiéter de nombreux spécialistes qui ne sont pas sûrs de savoir quoi penser d’une telle augmentation. D’un côté, il est certain qu’elle est le fruit d’un climat particulièrement délétère de confrontation constante entre une population inquiète et un gouvernement sourd. D’un autre côté, une trop forte épargne peut avoir des conséquences.
Effectivement, épargner massivement est peut-être un comportement culturel comme on peut l’entendre parfois, mais c’est également un comportement qui prive l’économie réelle de liquidités précieuses en les réservant au monde de la finance et de la spéculation. Peu avant la crise de 2008, les Français avaient déjà massivement épargné, pressentant l’arrivée imminente de la crise, sans doute, et participant à son arrivée également selon certains.